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Naviguer à travers les défis : Regards sur 4 enjeux abordés lors de l’ACA Insurance Day

Notre monde est aujourd’hui le théâtre de multiples défis qui imprègnent notre quotidien, tant sur le plan professionnel que privé. Des termes tels que l’instabilité géopolitique, les conflits en Ukraine et en Palestine, la crise énergétique, la récession, la hausse des taux d’intérêt et l’inflation sont autant de préoccupations qui marquent notre quotidien.

A l’occasion de la séance ACAdémique de l’ACA Insurance Day, Marc Hengen, administrateur-délégué de l’ACA a fourni quelques chiffres clés, ouvrant ainsi la voie à une analyse approfondie ce certains enjeux pour le secteur.

L’un de ces enjeux, au cœur de nos préoccupations, est la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE).

Nous vivons une réalité nouvelle, façonnée par des défis environnementaux, sociétaux et économiques significatifs. Le secteur est appelé à jouer un rôle actif dans ses différents défis.

Nous vivons une réalité nouvelle, façonnée par des défis environnementaux, sociétaux et économiques significatifs. Le secteur est appelé à jouer un rôle actif dans ses différents défis.

Les répercussions indéniables du changement climatique obligent les assureurs à indemniser de manière de plus en plus fréquente les victimes de catastrophes naturelles. Cela concerne non seulement des évènements à l’étranger, mais également au Luxembourg. En 2019, par exemple, le secteur a déboursé plus de 100 millions d’euros pour les dommages résultant de la tornadee à Pétange/Bascharage, et en 2021, il a supporté des coûts de l’ordre de 130 millions d’euros pour les inondations.

Plutôt que de se contenter de couvrir des risques et de gérer des sinistres, l’industrie continue à contribuer à façonner un avenir plus durable en utilisant ses compétences et son importance !

Un domaine clé à ce niveau est celui des investissements.

Une intégration de plus en plus accrue est réalisée en matière de critères ESG dans les décisions d’investissement. Ce rôle est crucial car cela permet non seulement de contribuer à atténuer les risques émergents mais également jouer un rôle clé dans la création d’une société plus résiliente.

Les clients ont, et continueront bien évidemment d’avoir, la liberté de prendre seuls leurs décisions d’investissement. Cependant, grâce à l’offre d’investissements disponible, des options plus « vertes » et durables sont proposées, permettant ainsi de véritables alternatives.

Le secteur va persévérer dans sa contribution aux enjeux climatiques et sociétaux, tout en jouant un rôle actif dans la transition vers une économie et une société plus durable. Simultanément, il s’engage par conviction plutôt que de simplement réagir aux contraintes réglementaires. La réglementation, bien qu’essentielle, ne doit pas être le seul moteur de l’engagement envers la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE).

Un autre défi réside dans la sphère réglementaire, avec une attention particulière portée au risque de surrèglementation.

Toujours convaincus de la nécessité d’un cadre légal clair, la sécurisation du système dans son ensemble et la protection des intérêts des clients ainsi que des acteurs demeurent des priorités. Cependant, il faut faire attention à la surrèglementation et la le développement de réglementations sans plus-value pour les clients, générant des contraintes et coûts supplémentaires. Trouver un juste équilibre entre un cadre réglementaire pertinent et solide, protégeant les clients tout en permettant au secteur de prospérer, est essentiel. C’est dans cet équilibre que les assureurs auront l’opportunité de se développer et de rester compétitifs. Une fois la réglementation établie, il est tout aussi crucial de l’appliquer de manière équitable. Le dialogue entre le régulateur et les assureurs a toujours été une force et doit le rester.

Concernant la réglementation, examinons de près une problématique persistante pour les acteurs, à savoir le secret professionnel qui préoccupe et occupe depuis plusieurs années déjà.

Celui-ci doit en effet être aménagé car dans sa version actuelle, il constitue un frein au développement et à la digitalisation des activités du secteur. Pour une compréhension approfondie, laissons la parole à Pierre-Michaël de Waersegger, Partner chez Arendt qui a répondu à la question « Quels sont les défis juridiques clés liés au secret professionnel dans l’assurance, et comment les abordez-vous en tant qu’avocat spécialisé ? » à l’occasion de la nouvelle saison de la « Boîte à Questions » :

Pour illustrer les propos de Pierre-Michaël, les dispositions actuelles du secret professionnel impliquent par exemple que l’accord de chacun des clients existants soit obtenu avant de pouvoir recourir à des services cloud. Et ce, alors que des outils IT de base comme les messageries ne sont ou ne seront très bientôt plus disponibles que dans un mode d’hébergement Cloud. Il en est de même pour la plupart des solutions de CRM, des plates-formes de gestion comptable et financière, de signature électronique, de traduction instantanée, ou autres.

Devoir se passer de ces services au profit d’alternatives sur site (si elles existent) représente un frein à l’innovation et a nécessairement un impact sur la compétitivité des assureurs luxembourgeois et la qualité du service fourni.

Il faut dès lors une solution permettant au secteur de pouvoir continuer leur digitalisation tout en préservant les intérêts évidents de confidentialité des données des clients. Le ministère des Finances connaît la problématique et nous le remercions de l’aide qu’ils ont déjà apportée et qu’ils vont encore apporter afin de solutionner ce problème et finaliser le projet de loi en cours.

Au niveau local, le sujet crucial pour l’avenir financier du pays et nous concernant tous individuellement est la pérennité de notre système de pension de retraite.

Si on regarde de plus près la situation de notre premier pilier de pension, nous constatons que nous pouvons nous réjouir d’une pension légale très généreuse au Luxembourg. Les taux de remplacement sont en effet presqu’au double de ce qui est connu dans nos pays limitrophes.

Ce système généreux a pu se financer jusqu’à maintenant grâce à la croissance permanente et importante de notre population active que l’on connaît depuis des décennies.

Le financement de notre système de retraite légale repose en effet sur le principe de la répartition ce qui veut dire que les salariés d’aujourd’hui financent les pensions de retraite d’aujourd’hui. Ce financement nécessite une croissance annuelle régulière importante de notre population active et c’est cette croissance qui a soutenu notre système de répartition jusqu’à présent.

Continuer à espérer une telle croissance sur les décennies à venir n’est par contre tout simplement pas réaliste ! L’IGSS a fait des simulations avec des taux de croissance plus réalistes – selon ces simulations :

  • En 2027 les cotisations annuelles ne seront plus suffisantes pour financer toutes les pensions annuelles de sorte que nous serons donc obligés de puiser dans la réserve.
  • Et dès 2047 toutes les réserves seront épuisées.

Il est possible de discuter longtemps sur les hypothèses utilisées pour ces simulations et les adapter dans un sens ou dans l’autre afin de juger les impacts engendrés. Cela aura un impact sur les dates mais ne changera pas le constat de base à savoir que notre système actuel n’est pas pérenne ! Et plus on attendra avant d’agir plus les mesures à prendre seront douloureuses !

Néanmoins, nous notons avec soulagement que l’on retrouve dans l’accord de coalition de notre nouveau gouvernement l’annonce que : « Une large consultation sera organisée avec la société civile sur la viabilité à long terme de notre système des retraites, ceci afin de trouver un consensus à ce sujet. ». Tout comme : « La possibilité d’une promotion accrue du deuxième et troisième pilier de prévoyance vieillesse sera analysée, notamment par une amélioration des allégements fiscaux. ».

L‘ACA soutient sans équivoque un premier pilier fort comme base du système de retraite avec à côté un deuxième et troisième pilier, financés respectivement par les employeurs et les individus et encouragés par des avantages fiscaux pour augmenter leur adoption.

Christian Strasser, Président de l’ACA à l’occasion de la séance ACAdémique de l’ACA Insurance Day 2023

Enfin, le troisième défi à aborder, bien que familier, demeure essentiel, à savoir la défense inconditionnelle de la LPS, la Libre Prestation des Services.

Depuis sa création il y a 30 ans, le marché intérieur de l’Union Européenne a permis de mettre fin aux barrières commerciales, de promouvoir la concurrence et d’alimenter la croissance économique. Tous les États membres en ont bénéficié, y compris le Luxembourg. Notre secteur fournit des services diversifiés et adaptés aux besoins des particuliers et des entreprises dans toute l’Union Européenne.

La distribution en LPS, c’est plus de 90% de l’encaissement de l’assurance annuel. Les raisons de ce succès sont multiples et comportent tant l’expertise de nos assureurs que la protection à travers le triangle de sécurité, le large choix des actifs sous-jacents ou la portabilité des contrats. Il repose également sur l’interaction quotidienne que les assureurs ont avec d’autres acteurs du secteur financier à travers toute l’Europe : distributeurs, banquiers et gérants d’actifs. 

Alors que la libre prestation des services répond aux besoins de nombreux citoyens européens on constate aujourd’hui une montée du protectionnisme dans certains pays de l’Union Européenne. Ils dressent des obstacles à la LPS comme le fait de considérer les activités transfrontalières comme plus risquées et nécessitant une supervision non seulement par l’État membre d’origine. Ou alors l’exigence d’un double reporting AML ou des frais de supervision accrus. Cette tendance est préoccupante et le risque que d’autres pays suivent est réel.

Nous avons dès lors besoin tant du soutien du monde politique pour mettre fin aux entraves de la LPS et pour garantir le respect des principes fondamentaux de l’Union Européenne.

Que ce soit sur ces sujets ou sur d’autres l’ACA est déterminé à défendre les intérêts de l’assurance luxembourgeoise dans l’intérêt tant de notre secteur que de nos clients et de la place financière !

Notre place financière représente le quart du PIB du Luxembourg et reste le principal moteur de la richesse et du bien-être du Luxembourg. Le secteur de l’assurance a réalisé en 2022 un encaissement de 56 milliards d’euros, emploie plus de 14.000 personnes au Luxembourg et à l’étranger et a réalisé un résultat financier de 782 millions d’euros en payant au passage plus de 300 millions d’impôts à Luxembourg.

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